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Normalement, le nom de Sullivan, l'Offenbach anglais, est aussi indissociable de celui de Gilbert que l'est, disons, Jacob de Delafon ou Laurel de Hardy. Mais lorsqu'il écrivit The Prodigal Son en 1869, âgé de 27 ans, il n'avait à son actif que quelques oeuvres, une seule opérette, et surtout de grandes espérances. Ici, il s'agit d'une musique éloignée de toute conception théâtrale puisque le thème en est religieux. Dans l'oratorio 'The Prodigal Son', le modèle mendelssohnien est incontournable, autant dans l'architecture générale que dans le modeste développement du sentiment réellement religieux, à la faveur d'une vision plus humaine, mais le langage est déjà spécifiquement anglais, de par son contenu harmonique, sa solennité, et une teinte de noblesse obligée. Le 'Boer War Te Deum' est une autre paire de manches. Sullivan était devenu Sir Arthur, il ne lui restait que six mois à vivre, et il était le musicien le plus célèbre du pays ; ce Te Deum serait son dernier ouvrage achevé. Le ton mendelssohnien est toujours omniprésent, moins dans l'écriture harmonique que dans la limpidité du propos et dans une certaine gravité assez peu théâtrale. Etonnant pour un compositeur qui avait passé presque toute sa carrière sur les planches. Voilà deux oeuvres marquantes qui dévoilent une facette méconnue de ce musicien pratiquement ignoré en France.

"Insurpassées ! les "Danses de Terpsichore" de Praetorius par le New London Consort (1986) : parade virevoltante des instruments de la Renaissance, encyclopédie sonore exaltée. La réédition fait hélas l'économie du détail et des commentaires qui figuraient sur l'édition originale !"

"Gestation étrange... que celle du 'premier concerto' d'un jeune Brahms (26 ans) " parti pour écrire une symphonie (en définitive, la 1ère sera créée 27 ans plus tard !) d'abord notée pour deux pianos (faute d'expérience de l'orchestre) et qui vira au concerto (l'un des pianos étant resté...) tout en fournissant au passage le matériau pour d'autres oeuvres (le 'Requiem allemand') ! Dédiée implicitement à Schumann, l'oeuvre eut d'abord du mal à s'imposer, avant de devenir l'un des modèles du genre -à l'image des célèbres 'Variations Haydn' " - Texte au dos du CD

Les affinités électives sont nombreuses dans cet album de Pierre Génisson. C'est autour des quintettes de Mozart et Weber, compositeurs liés par le mariage de Wolfi avec Constance, que Pierre Génisson rencontre le Quartet 212 des musiciens du Metropolitan Opera de New York. Ces deux partitions lumineuses, où le timbre chaud de la clarinette se fond dans la brillance des cordes, sont l'écrin du dialogue amoureux des instruments. Un mélange raffiné que le titre de l'album en forme de clin d'oeil, How I met Mozart, actualise avec malice.

"Graves martelés, bruques gonflements dynamiques, l' "Introduzione" agrippe l'auditeur tout en l'enveloppant par une sonorité large, profondément ancrée dans les basses, où l'on retrouve avec bonheur le grain si particulier de l'Orchestre du XVIIIème siècle. Captée en concert, cette lecture, jouera ainsi tout entière sur l'ambiguïté d'une musique écrite pour une cérémonie du vendredi saint, au climat recueilli mais aux affects flamboyants. Rien n'y sera univoque, confiné dans la contemplation ; même la languissante "Septième parole" ser nimbée d'une lumière festive. Et rien n'y sera appuyé..." Extrait de l'article de Jean-Luc Macia, dans Diapason n 568 (avril 2009)

Mozart Momentum 1785 est le premier de deux albums visant à explorer les années 1785 et 1786 de Mozart, une période remarquable que Leif Ove Andsnes définit comme le "momentum de la créativité du génie autrichien". Ce double CD entend ainsi explorer les années les plus révolutionnaires, créatives et décisives de Mozart pour la musique pour piano. Il inclut les concertos pour piano N°20-22, le Quatuor avec piano en sol mineur, la Musique funèbre maçonnique et la Fantaisie en do mineur pour piano seul. C'est au cours des années 1785 et 1786 que Mozart écrit une série de chefs-d'oeuvre qui a révolutionné l'essence du concerto pour piano. Les cinq concertos pour piano, No. 20-24, représentent de véritables tournants dans l'histoire de la forme. Mozart y réexamine les rôles du soliste et de l'orchestre, et crée un dialogue encore jamais entendu entre les deux entités. "Mozart semble être allé de plus en plus loin dans l'idiome et ses possibilités, et dans l'essai de nouvelles techniques. Je ne connais aucune musique offrant une telle diversité émotionnelle" confie Leif Ove Andsnes.

Stéphane Denève, triplement récompensé par un Diapason d'Or de l'année, a réalisé de nombreux enregistrements extraordinaires en tant que chef principal du Stuttgart Radio Symphony Orchestra. Parmi eux, l'intégrale des oeuvres orchestrales de Ravel, rééditées à présent dans un coffret 5 CD qui comprend le ballet Daphnis et Chloé, l'oeuvre la plus longue de Ravel composée pour les Ballets Russes de Diaghilev, et les opéras L'Heure espagnole et L'Enfant et les sortilèges. Même si les deux opéras ne peuvent pas être vraiment considérés comme des oeuvres orchestrales, elles sont essentielles pour comprendre l'oeuvre d'un compositeur très attaché aux mondes imaginaires et à l'exotisme.